« Ce sport est plus inspirant qu’un autre » : l’exposition qui transforme le basket en art

L’affiche de l’exposition donne le ton. Le Génie de la Liberté en haut de la colonne de juillet sur la place de la Bastille (Paris XIe) est remplacé par un panneau de basket en or. Bonne chance à celui qui veut aller dunker tout là-haut. Même avec 30 ans de moins, Michael Jordan en personne n’y serait pas parvenu.<https://www.leparisien.fr/resizer/J...>

Sans le savoir, Jordan est d’ailleurs à l’origine de l’exposition « Hoop Dreams », qui se déroule durant la fin de semaine à deux (double) pas de la place en question.

Amoureux de basket, son concepteur, Jérémie Nassir, a été biberonné aux exploits du numéro 23 des Bulls . À l’approche de la cinquantaine, il fait partie de cette génération qui pense que Michael Jordan devance LeBron James au titre du GOAT, le plus grand basketteur de tous les temps. « Le basket est mon sport premier, celui que j’ai pratiqué longtemps. Et Michael Jordan est en effet une de mes idoles » dit-il.<https://www.leparisien.fr/resizer/2...>

Jérémie Nassir fait exposer durant 4 jours, une quarantaine d’œuvres autour du basket et il y en a pour tous les goûts. Habitué à ce genre d’exposition mêlant art et sport, il a imposé une seule contrainte aux artistes qui ont relevé le défi : le panier de basket. Peintures, sculptures, photos… Toutes les formes d’art tournent autour de cet objet de désir.

« Monter une expo sur le basket permet aux jeunes de s’intéresser à l’art »

Une peinture attire particulièrement les regards : la reproduction du « last shot » de Jordan (encore lui) lors du match 6 de la finale NBA de 1998 face à Utah à Salt Lake City. Les Bulls sont menés et au buzzer, « His Airness » marque le panier qui offre la victoire et le titre à Chicago. Cet instant est un des moments forts de « The Last Dance », la série de Netflix.

À l’autre bout du terrain, un photographe prend une des plus belles photos de l’histoire du sport pour une des actions les plus iconiques.

Jordan est de dos face à la foule médusée quand il prend ce qu’on croit à ce moment-là être le dernier tir de sa carrière. Il prend une nouvelle retraite ce jour-là mais reviendra 3 ans plus tard pour une ultime valse à Washington. L’image de toutes les couleurs est un extraordinaire mélange d’émotions de centaines de spectateurs de toutes les couleurs. Elle est désormais en peinture à la « Hoop Dreams ». « Pourquoi j’aime tant le basket ? reprend Jérémie Nassir. Au-delà du jeu, il est plus inspirant qu’un autre sport. J’ai déjà fait, par exemple, une exposition sur le thème du rugby. Elle a moins bien marché que les deux précédentes que j’ai déjà réalisées sur le basket. Le public n’est pas le même. Le basket est nourri de la culture américaine, urbaine, musicale. C’est un sport que les jeunes adorent. Monter une expo sur lui leur permet de s’intéresser à l’art autrement que dans un musée qu’ils peuvent juger parfois ennuyeux. Le basket, ça leur parle ».

C’est aussi un sport qui, au fil du temps, par la mode, le cinéma et autres formes artistiques est sorti des gymnases ou des palais des sports. « On va encore évoquer Jordan mais regardez dans la rue : beaucoup, beaucoup de gens portent des chaussures ou des vêtements de sa marque siglés avecle logo du Jump man. Et ça vient directement et évidemment du basket qui a dépassé son simple cadre. Au cinéma, il y a aussi eu de grands films sur le thème du basket de Spike Lee ou avec Denzel Washington. C’est un sport qui a toujours intéressé les artistes. »

L’occasion est donnée de le vérifier avec des œuvres uniques sur le thème du panier de basket. Ça se passe du 11 au 14 décembre. La « Hoop Dreams Basketball Art Exhibition » rassemble une trentaine d’artistes « célébrant la culture basketball ». L’exposition se tient sur 1 000 m2 au 9, passage du Cheval Blanc, Paris (XIe). Elle est gratuite.