« Des mots violents vis-à-vis de ma petite fille » : la biathlète Braisaz-Bouchet s’exprime sur les menaces reçues

Elle n’en avait jamais parlé. Justine Braisaz-Bouchet ne s’était, jusqu’à présent, jamais exprimée sur les insultes et les menaces de mort dont elle et sa fille étaient victimes. Une affaire révélée et dénoncée il y a quelques jours par Lou Jeanmonnot, son amie et partenaire de l’équipe de France de biathlon.

« Je suis profondément déçue pour Justine parce qu’elle paie beaucoup trop cher quelque chose dont elle a été victime à un moment donné (Justine Braisaz-Bouchet avait porté plainte contre sa coéquipière Julia Simon pour fraude à la carte bancaire), avait regretté Jeanmonnot à l’issue de sa victoire au sprint d’Hochfilzen vendredi. La semaine dernière, elle a reçu des menaces de mort à l’encontre de sa fille. Ça me dégoûte. »

Ce week-end, Justine Braisaz-Bouchet a brisé le silence. Invitée exceptionnelle de Bartoli Time sur RMC dimanche , la jeune femme de 29 ans est revenue sur cette situation et ces « messages haineux de personnes en colère ».

« Ça m’a donné froid dans le dos de lire certains messages haineux », reconnaît-elle. À l’issue du premier week-end de Coupe du monde à Östersund, on était en Suède. L’équipe de France venait de gagner deux relais sur trois. Je faisais partie des relais vainqueurs le samedi et le dimanche. En soi, ce n’est pas un pari qui a été manqué. C’était une personne écrite en français qui a eu des mots violents vis-à-vis de ma petite fille. Je ne connais pas la raison pour laquelle (il a eu ces mots), je ne lui ai même pas posé la question. »

La championne olympique de la mass-start en 2022 a depuis « supprimé les réseaux sociaux » et a ressenti le besoin d’en parler à ses proches, à son « amie » Lou Jeanmonnot.

« Ça m’a donné froid dans le dos de lire certains messages haineux »

« J’avais besoin d’extérioriser ça parce que ça m’a vraiment donné des frissons dans le dos. Je souhaiterais que les réseaux n’existent pas pour cette raison. Encore une fois, je suis loin d’être la seule à recevoir ce genre de messages. C’est important de ne pas banaliser ça. Maintenant, j’essaie de me protéger au maximum. Depuis je ne fous plus les pieds sur les réseaux. Je pense que c’est la meilleure façon de me protéger pour ma santé mentale. Il y a des choses, il faut savoir prendre du recul et se protéger. »

Des insultes sans doute liées à la plainte déposée contre Julia Simon. « Je reçois énormément d’insultes par rapport à l’affaire, à ce qui s’est passé. Ça a mis énormément de gens en colère. Mais sincèrement, je ne cherche même pas à savoir pourquoi, chacun a son avis. L’histoire est sortie dans les médias après la saison exceptionnelle de Julia Simon en 2023. Dans la tête de beaucoup de personnes, j’étais réellement la fauteuse de troubles qui essaie de piéger l’autre. Ça a duré deux ans et demi, trois ans sur ce ton, avant que l’affaire ne soit jugée. »

La Savoyarde de 29 ans avait été suspendue six mois, dont un mois ferme par la commission de discipline de la Fédération française de ski (FFS) pour vol et fraude à la carte bancaire .

« Ça me blesse personnellement évidemment, poursuit JBB. Mais je ne suis pas là pour faire changer les gens d’avis. Il y a des gens qui ne m’aiment pas, c’est comme ça, ça ne me pose pas de problème. Je veux juste me sentir en sécurité, physique, et ma famille en particulier. Ça reste des messages archi-violents. Ceux-là, je les condamne et je m’en protège. »

Elle a également été interrogée sur le retour de Julia Simon en équipe de France et sur les éventuelles conséquences sur l’ambiance dans le groupe. « Je fais ma vie, assure Justine Braisaz-Bouchet. J’essaie de respecter l’espace de travail de tout le monde, peu importe qui est en face de moi dans mon équipe ou les athlètes étrangers, peu importe. Dans la famille du biathlon, je respecte l’espace professionnel de tout le monde. Et je fais ma vie. Dans le privé, j’ai mes amis, ma famille et je scinde comme ça. »

« J’ai une chance énorme de vivre de ma passion, j’en ai bien conscience et je suis vraiment dans cet état d’esprit de prendre chaque opportunité et d’envoyer du gros sur chaque course », conclu la biathlète qui espère briller lors de la suite de la saison avec comme point de mire les Jeux de Milan-Cortina en février.