« Pas une sanction sportive » : pourquoi Nicolas Pépé n’a pas été sélectionné par la Côte d’Ivoire pour la CAN 2025 ?

Deux absences ont retenu l’attention lors de l’annonce de la liste de la Côte d’Ivoire pour la CAN 2025 : celles de Simon Adingra et, surtout, de Nicolas Pépé. Si Émerse Faé a clairement justifié son choix au sujet de l’ailier de Sunderland, il n’a pas été aussi précis à l’instant d’évoquer celui de Villarreal. « Ce n’est pas une sanction sportive, a expliqué le sélectionneur ivoirien. Si on s’en tenait au volet sportif, il serait bien évidemment avec nous. Il était dans la case des performances, après, pour faire une liste, il faut tenir compte de beaucoup d’éléments, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Tous ces éléments ont fait que Nico n’est pas sur la liste. »

De son côté, l’ancien joueur de Lille et d’Arsenal a réagi à sa non-convocation sur son compte Instagram. « Double peine pour moi, a-t-il écrit. C’est le football, c’est la vie. Merci à la Liga, à mon club de Villarreal et à tous ceux qui m’ont apporté leur soutien après ces derniers jours de harcèlement et de racisme. Bonne chance à mes coéquipiers. »

Avant l’annonce de la liste, Pépé avait effectivement été ciblé par une vague de commentaires racistes après avoir chambré la sélection du Maroc lors d’une vidéo tournée avec le créateur de contenus Just Riadh. « On a trois étoiles et vous (l’Algérie) n’en avez que deux, avait lancé le trentenaire. Mais attention aux Marocains, ils sont là. Ils ont combien d’étoiles, eux ? Une ? Ils ont dû gagner ça en 1818, on n’était pas né, même mon daron n’était pas né. »

« De côté, direct »

Résultat : un flot d’injures racistes, d’où la sensation de « double peine » pour l’international ivoirien (50 sélections). La sœur de Nicolas Pépé a défendu son frère sur Instagram. « Il s’est excusé alors que c’est lui la victime ! Mais vu qu’il allait au Maroc, bah c’était mieux de faire ça hein… a écrit Corinne Pépé. Et là c’est lui qu’on sanctionne ? C’est lui qu’on pointe du doigt ? »

Mais le vainqueur de la CAN 2024 avait été au cœur de l’actualité pour une autre sortie, réalisée au cours de la même vidéo. Il s’était exprimé sur la question des binationaux. Pour Pépé - s’il était sélectionneur -, « un joueur qui choisit l’équipe de France puis une sélection africaine », « c’est de côté, direct ».

« Ça veut dire que la Côte d’Ivoire, c’est ta deuxième option, avait-il précisé, avant d’enchaîner sur un cas plus précis. Celui du gardien Alban Lafont, né à Ouagadougou et passé par les équipes de France de jeunes des U16 au U21. « Il est Burkinabé, mais il a choisi la Côte d’Ivoire, a noté Pépé. On le charrie sur ça, mais ce n’est pas un souci. Ça s’arrête là. Il n’est pas Ivoirien, mais il a le passeport. » Pour Faé, cette réflexion publique a, au contraire, potentiellement représenté un souci.