« Un plateau de top joueuses mondiales » : à Rouen, l’Open de tennis féminin a tracé sa route

Lorsqu’en 2014, le tennisman normand Charles Roche lance un tournoi de tennis à Rouen (Seine-Maritime), c’est surtout pour rendre à son sport toutes les émotions qu’il lui a procuré. Une compétition sans point à glaner au classement international, mais avec des tableaux masculins et féminins que son carnet d’adresses et ses années sur le circuit professionnel permettent de remplir plus facilement.

Lui ambitionne de poursuivre dans le monde de la petite balle jaune une honnête carrière de joueur professionnel, présent dans le top 50 des joueurs français durant six ans, et qui l’a vu battre en 2001 Rafael Nadal alors que le prodige espagnol est « juste » un adolescent surdoué. « Je me souviens de la première fois où je suis monté à Roland-Garros avec le comité départemental. J’étais tout jeune. Je venais du secteur d’Eu-Le Tréport. C’était magique. Et dans un coin de ma tête, j’ai toujours voulu un jour organiser un tournoi ».

Meilleur tournoi international féminin français 2025

Aujourd’hui, les années ont passé. Et le voilà à la tête de l’Open Cap Finances-Rouen Métropole, un tournoi WTA 250 qui vient de recevoir le titre de Meilleur tournoi international féminin français 2025 décerné par Pro Elle Tennis lors de la 8e édition des Trophées du tennis Féminin.

« Ça récompense le travail d’une équipe mobilisée toute l’année pour la réussite de l’événement. C’est une victoire collective », apprécie son directeur, heureux d’avoir croisé lors de la dernière édition le vainqueur des deux premiers tournois rouennais, Jérémy Chardy, devenu coach. « A l’époque, il était dans les 25 premiers mondiaux. C’était super de pouvoir le voir jouer ici. On s’est remémoré cette époque et on a pu apprécier le chemin parcouru ».<https://www.leparisien.fr/resizer/B...>

Un chemin qu’emprunte toujours une quinzaine de bénévoles de la première heure qui ont connu les débuts de l’aventure. Les périodes de doute aussi, notamment durant le Covid. « On a dû annuler l’édition 2020 après avoir tout tenté pour l’organiser dans les meilleures conditions possibles. On ne savait pas comment on allait rebondir », continue Charles Roche. Ce sera avec une finale 2021 opposant Jo-Wilfried Tsonga à Richard Gasquet avec la victoire du premier devant pas loin de 4 000 spectateurs.

Le baiser de Gaël Monfils et de sa femme, Elina Svitolina

Dans la foulée, il rencontre Gaëtan Muller, plus connu dans l’univers du basket-ball, mais qui est aussi président de Sport Plus Conseil, une société d’événementiel. Et surtout un enfant du pays. Partageant la même envie de créer un événement sportif autour du tennis au sein du Kindarena, le palais de sports rouennais, ils unissent leur force pour accueillir un tournoi WTA 125 (le tout premier niveau) en 2022. Et remportent l’attribution à partir de 2024 d’une épreuve plus prestigieuse devant se dérouler en avril sur terre battue. En 2026, ce sera du 11 au 19 avril.

« On s’est recentré sur le tennis féminin, avec un plateau de top joueuses mondiales. Et parallèlement on organise un tournoi de tennis-fauteuil, détaille l’ancien champion. Et surtout on essaie de garder une certaine proximité avec les joueuses, les faire se sentir chez elles durant une semaine ». Le secret sans doute de la réussite d’une épreuve qui a accueilli 22 000 spectateurs en 2025. Et donné à voir de belles images comme le baiser échangé à l’issue de la finale entre la lauréate de l’épreuve, l’Ukrainienne Elina Svitolina, et le champion français Gaël Monfils, venu encourager sa femme.

Mais Charles Roche insiste : « Ce qui me fait le plus plaisir certainement, c’est de voir les gamins venir chercher des autographes, avoir les yeux qui s’illuminent devant ces championnes. C’est quelque chose dont ils se souviendront ».